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16E FESTIVAL BOBINES SOCIALES

Date
16/02/2019 de 11:00 à 23:30
Category

La 16e édition du Festival Bobines Sociales fait escale à la Bellevilloise samedi 16 et dimanche 17 février 2019.

Aujourd’hui le fond de l’air est jaune, et ça tourne, et ça lutte, et ça rêve et ça découvre, comment l’on rêve, aujourd’hui comme hier, sous un certain système. Fermons les yeux. Ouvrons-les. C’est ça… « rêver sous le capitalisme »… Aujourd’hui, le fond de l’air est rouge, jaune, noir, vert, avec des films venus de Palestine, d’Italie, du Congo, le fond de l’air est complexe, inventif, comme ces jeunes de Bondy. Le fond de l’air est colère, colère et humanité, fait d’hommes et de femmes qui en dépit des frontières vives et de certaines lois marchent aux côtés de ceux qui fuient et que l’on repousse. Aujourd’hui le fond de l’air est poing en l’air, dur dehors et doux dedans, et ça donne envie d’y croire encore, un peu, beaucoup, passionnément, aussi fort que Jean Genêt quand il défendait Angela Davis; c’est vrai le film a été censuré et alors ! N’est-ce pas pour ça qu’un festival engagé existe ?

PROGRAMME DU SAMEDI 16 FÉVRIER // 11H À 23H

11H // TRAGÉDIES POST-COLONIALES

1CARNET DE NOTES POUR UNE ORESTIE AFRICAINE [65′]
Pier Paolo Pasolini – IDi cinematografica – Italie – 1970
En 1969, Pasolini voyage à travers la Tanzanie et l’Ouganda à la recherche des décors et des personnages de son prochain film : une version contemporaine et africaine de L’Orestie d’Eschyle. Le film ne verra jamais le jour, mais…

 

 

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2HAMLET EN PALESTINE [92′]
Nicolas Klotz & Thomas Ostermeier – Mata Atlantica – France, Allemagne – 2017
À l’occasion d’un workshop avec de jeunes acteurs palestiniens autour de Hamlet, Thomas Ostermeier se rend au camp de Jenine pour essayer de comprendre pourquoi son ami Julio Mer-Khamis, directeur du Freedom Theater, a été assassiné en 2011.

 

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Rencontre-débat

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14H45 // TARTUFFE, DE FIL EN AIGUILLE

3GLASGOW CONTRE GLASGOW [22′]
Julien Brygo – CP productions – France – 2017
En 2008, l’OMS publiait un rapport selon lequel la différence d’espérance de vie, selon que l’on est né dans un quartier riche ou un quartier pauvre de Glasgow atteignait vingt-huit ans. Un tremblement de terre social qui n’a provoqué que soupirs las et promesses philanthropiques. Ce film photographique transporte le spectateur du côté des winners – philanthropes, patrons, notables – ainsi que du côté des grands perdants – chômeurs, malades et autres précaires du « miracle anglais » – avec cette trame : Comment expliquer 28 ans de différence d’espérance de vie entre les habitants d’une même ville ?

 

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4DES BOBINES ET DES HOMMES [67′]
Charlotte Pouch – Rouge international – France – 2017
En 2014, le réalisateur Olivier Loustau tourne à l’usine Bel Maille (Roanne) « La fille du patron », une comédie sociale sur fond d’usine textile en difficulté.
Charlotte Pouch filme l’autre côté du miroir, celui de la réalité des employés pour lesquels la mise en faillite de l’usine n’est pas une fiction. Pendant six mois  elle filme les réunions, l’atelier aux bobines qui, peu à peu, cessent de tourner. Elle filme les mots creux du patron, les conversations des ouvriers dont l’indignation croit au même rythme que leur désœuvrement et montre la fracture entre deux mondes qui devient de plus en plus tangible. La scène finale, dans laquelle les salariés licenciés assistent à la projection de La fille du patron, se situe dans une salle nommée « Espace Renoir ». On peut y voir une forme d’hommage au cinéma et à Renoir qui justement disait que « L’art du cinéma consiste à s’approcher de la vérité des hommes et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes ». Cette scène montre bien que le temps de la fiction est écoulé.

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Rencontre-débat 

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17H // DES COCHONS ET DES HOMMES

5L’HOMME COCHON [11′]
Jean-Louis Le Tacon – Composite Production – France – 2000
Vingt ans après avoir quitté ce qui fut le théâtre d’une pièce morbide, tant pour les bêtes que pour lui-même, Maxime Duchemin revient dans la porcherie en ruines où Jean-Louis Tacon le filma durant trois ans. Et il parle. De sa vie actuelle. Du film, une véritable thérapie qui lui permettra de prendre le recul nécessaire pour s’entendre, « se » voir, et sortir enfin de la spirale infernale dans laquelle il fut pris.

 

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6COCHON QUI S’EN DÉDIT [37′]
Jean-Louis Le Tacon – Composite Production – France – 1979
« Cochon qui s’en dédit », documente dans un terrible huit clos l’un des premiers élevages intensifs de porcs. Tourné en Bretagne par J.L. Le Tacon, en compagnonnage avec Jean Rouch, son directeur de thèse de doctorat de cinématographie, il est une tentative de porter à l’écran —monde du rêve compris —, l’expérience funeste d’un jeune éleveur. Remboursements à honorer. Cadences infernales. Pertes de ses repères. Maxime finit par faire corps avec la machine infernale. Le spectateur franchit avec les bêtes et lui les cercles de l’enfer, jusqu’à la nausée, et enfin la délivrance. « Une vision rabelaisienne, barbare, hénaurme, du conditionnement par le travail et l’argent. « Cochon qui s’en dédit », tourné en super 8mm, marque une date dans l’histoire du cinéma du petit format » (Louis Marcorelles. Le Monde. 6 décembre 1980.)
Prix Georges Sadoul en 1980.

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Rencontre-débat 

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19H // BLACK IS BEAUTIFUL

7GENET PARLE D’ANGELA DAVIS [8′]
Carole Roussopoulos – Video Out – Centre audio-visuel Simone de Beauvoir – 1970 – France
Dans le cadre de l’émission « L’invité du dimanche », Jean Genet dénonce violemment la politique raciste des Etats-Unis et manifeste son soutien à Angela Davis, qui vient d’être arrêtée, et aux Black Panthers. Il s’attache à faire passer à l’écran son texte politique plutôt que sa personne. L’émission sera finalement censurée. La réalisatrice embrasse la scène d’un regard ironique. Elle pointe la différence d’attitude entre un Jean Genet terriblement engagé et le comportement de l’équipe télévisuelle pressée de finir l’enregistrement. La cadence et le morcellement des prises télés s’opposent à la fluidité du regard de Carole Roussopoulos. D’un côté une caméra-télé cherchant à donner une vision « objective », de l’autre une caméra à l’épaule en empathie avec son personnage et son propos politique.

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8BLACK POWER MIXTAPE [93′]
Göran Olsson – Wide House International – Suède – 2011
A la fin des années 1960, des journalistes suédois ont tenté de comprendre la lutte des noirs pour les droits civiques…Göran Hugo Olsson a exhumé les rushes en 16 mm de la télévision suédoise pour composer un «mixtape », montage brut de rushes. Il nous offre un document d’une incroyable puissance que les témoignages de militants et de musiciens afro-américains viennent enrichir ; les voix off de l’artiste hip-hop Talib Kweli, d’Erykah Badu, d’Harry Belafonte ou d’Angela Davis éclairent, près de 40 ans plus tard, ces images saisissantes. Les journalistes ont, entre autre, capté le quotidien d’une famille noire démunie, le désespoir des habitants de Harlem après les assassinats de Martin Luther King et celui de Bob Kennedy, un discours de Bobby Seal au procès d’Angela Davis, approché les grands leaders du Black Power comme Stokely Carmichael, poignant lorsqu’il interviewe sa mère pour la faire parler de la misère et de la ségrégation.

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Rencontre-débat 

Tarifs : 1 séance : 5€ / Pass 1 jour : 10€ / Pass weekend : 16€